C’est avec tristesse que l’université apprend le décès d’Armand Utz en ce début d’année, à quelques semaines de son 100e anniversaire. Il était l’ultime survivant du groupe Cavaillès, mouvement de résistance initié au sein de l’Université de Strasbourg repliée à Clermont-Ferrand, à partir de l’automne 1940, autour de la figure du philosophe et épistémologue Jean Cavaillès.
Natif d’Ottrott, pendant la Seconde Guerre mondiale Armand Utz est d’abord envoyé en Allemagne dans le cadre du Reicharbeitdienst (RAD). Relâché au bout de six mois de travail, il apprend son incorporation dans la Wehrmacht. Le jeune homme s'y refuse et cherche alors à fuir l'Alsace.
Il quitte Obernai à l’automne 1942 avec un camarade d'enfance. En mai 1943, il s’inscrit à l’Université de Strasbourg repliée à Clermont-Ferrand. Mais le 25 novembre 1943, il est pris dans la rafle de l'université (lire encadré). Déporté à Buchenwald, il est ensuite envoyé au camp de concentration de Flossenbürg. Après une très éprouvante évacuation du camp à marche forcée, à l’issue de laquelle il ne pèse plus que 40 kg et est atteint du typhus, il est libéré par l’armée russe. Il est rapatrié en France, le 17 juin 1945.
Après ces événements traumatisants et cette guerre qui l’a profondément marqué, Armand Utz s’installe à Stotzheim. Il se marie et a trois enfants. Il est décédé en 2022 à l'âge de 99 ans.
Un hommage lui sera rendu lors des commémorations du 25 novembre prochain.